L'ÉVANGILE SELON LE SPIRITISME
CHAPITRE XXVIII Recueil de prières spirites (2/2)
Réunions spirites
4. En quelque lieu que se trouvent deux ou trois personnes assemblées en mon nom, je m'y trouve au milieu d'elles. (
Saint Matthieu, ch. XVIII, v. 20.)
5. PRÉFACE. Etre assemblés au nom de
Jésus ne veut pas dire qu'il suffit d'être réunis matériellement, mais de l'être spirituellement, par la communauté d'intention et de pensées pour le bien ; alors
Jésus se trouve au milieu de l'assemblée, lui ou les purs
Esprits qui le représentent. Le Spiritisme nous fait comprendre comment les
Esprits peuvent être parmi nous. Ils y sont avec leur
corps fluidique ou spirituel, et avec l'apparence qui nous les ferait connaître s'ils se rendaient visibles. Plus ils sont élevés dans la hiérarchie, plus est grande leur puissance de rayonnement ; c'est ainsi qu'ils possèdent le don d'ubiquité et qu'ils peuvent se trouver sur plusieurs points simultanément : il suffit pour cela d'un rayon de leur pensée.
Par ces paroles,
Jésus a voulu montrer l'effet de l'union et de la fraternité ; ce n'est pas le plus ou moins grand nombre qui l'attire, puisque, au lieu de deux ou trois personnes, il aurait pu dire dix ou vingt, mais le sentiment de
charité qui les
anime à l'égard les unes des autres ; or, pour cela, il suffit qu'il y en ait deux. Mais si ces deux personnes prient chacune de leur côté, bien qu'elles s'adressent à
Jésus, il n'y a point entre elles communion de pensées, si surtout elles ne sont pas mues par un sentiment de bienveillance mutuelle ; si même elles se voient d'un mauvais il, avec haine,
envie ou jalousie, les courants fluidiques de leurs pensées se repoussent au lieu de s'unir par un commun élan de sympathie, et alors
Elles ne sont point assemblées au nom de Jésus ;
Jésus n'est que le prétexte de la réunion, et non le véritable mobile. (Ch. XXVII, n° 9.)
Ceci n'implique point qu'il soit sourd à la voix d'une seule personne ; s'il n'a point dit : « Je viendrai vers quiconque m'appellera, » c'est qu'il exige avant tout l'
amour du prochain dont on peut donner plus de preuves quand on est plusieurs que dans l'isolement, et que tout sentiment personnel l'éloigne ; il s'ensuit que si, dans une assemblée nombreuse, deux ou trois personnes seulement s'unissent de cur par le sentiment d'une véritable
charité, tandis que les autres s'isolent et se concentrent dans des pensées égoïstes ou mondaines, il sera avec les premières et non avec les autres. Ce n'est donc pas la simultanéité des paroles, des chants ou des actes extérieurs qui constitue la réunion au nom de
Jésus, mais la communion de pensées conformes à l'
esprit de
charité personnifié dans
Jésus. (Ch. X, n° 7, 8 ; ch. XXVII, n° 2, 3, 4.)
Tel doit être le caractère des réunions spirites sérieuses, de celles où l'on veut sincèrement le concours des bons
Esprits.
6. PRIÈRE. (Au commencement de la réunion.) Nous
prions le Seigneur
Dieu Tout-Puissant de nous envoyer de bons
Esprits pour nous assister, d'éloigner ceux qui pourraient nous induire en erreur, et de nous donner la lumière nécessaire pour distinguer la vérité de
l'imposture.
Ecartez aussi les
Esprits malveillants, incarnés ou désincarnés, qui pourraient tenter de jeter la désunion parmi nous, et nous détourner de la
charité et de l'
amour du prochain. Si quelques-uns cherchaient à s'introduire ici, faites qu'ils ne trouvent accès dans le cur d'aucun de nous.
Bons
Esprits qui daignez venir nous instruire, rendez-nous dociles à vos conseils ; détournez-nous de toute pensée d'égoïsme, d'orgueil, d'
envie et de jalousie ; inspirez-nous l'
indulgence et la bienveillance pour nos semblables présents ou absents, amis ou
ennemis ; faites enfin qu'aux sentiments dont nous serons animés, nous reconnaissions votre salutaire
influence.
Donnez aux médiums que vous chargerez de nous transmettre vos enseignements la conscience de la sainteté du mandat qui leur est confié et de la gravité de l'acte qu'ils vont accomplir, afin qu'ils y apportent la
ferveur et le recueillement nécessaires.
Si, dans l'assemblée, il se trouvait des personnes qui y fussent attirées par d'autres sentiments que celui du bien, ouvrez leurs yeux à la lumière, et pardonnez-leur, comme nous leur pardonnons si elles venaient avec des intentions malveillantes.
Nous
prions notamment l'
Esprit de N..., notre guide spirituel, de nous assister et de veiller sur nous.
7. (A la fin de la réunion). Nous remercions
les bons
Esprits qui ont bien voulu venir se communiquer à nous ; nous
les
prions de nous aider à mettre en pratique les instructions qu'ils nous
ont données, et de faire qu'en sortant d'ici chacun de nous se sente fortifié
dans la pratique du bien et de l'
amour du prochain.
Nous désirons également que ces instructions
soient profitables aux
Esprits souffrants,
ignorants ou vicieux, qui ont pu assister
à cette réunion, et sur lesquels nous appelons la
miséricorde
de
Dieu.
Pour les médiums
8. Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai
de mon
Esprit sur
toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront
; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards des songes. En
ces jours-là je répandrai de mon
Esprit sur mes serviteurs et sur
mes servantes, et ils prophétiseront. (Actes, ch. II, v. 17, 18.)
9. PRÉFACE. Le Seigneur a voulu que la lumière se fît pour
tous les hommes et pénétrât partout par la voix des
Esprits,
afin que chacun pût acquérir la preuve de l'immortalité ;
c'est dans ce but que les
Esprits se manifestent aujourd'hui sur tous les points
de la terre, et la médiumnité qui se révèle chez des
personnes de tous âges et de toutes conditions, chez les hommes et chez
les femmes, chez les
enfants et chez les vieillards, est un des signes de l'accomplissement
des temps prédits.
Pour connaître les choses du monde visible et découvrir les secrets
de la nature matérielle,
Dieu a donné à l'homme la
vue du
corps, les sens et des instruments spéciaux ; avec le télescope
il plonge ses regards dans les profondeurs de l'espace, et avec le microscope
il a découvert le monde des infiniment petits. Pour pénétrer
dans le monde invisible, il lui a donné la médiumnité.
Les médiums sont les interprètes chargés
de transmettre aux hommes les enseignements des
Esprits ; ou mieux,
ce sont
les organes matériels par lesquels s'expriment les Esprits pour se rendre
intelligibles aux hommes. Leur mission est sainte, car elle a pour but d'ouvrir
les
horizons de la vie éternelle.
Les
Esprits viennent instruire l'homme sur ses destinées
futures, afin de le ramener dans la voie du bien, et non pour lui épargner
le travail matériel qu'il doit accomplir ici-bas pour son avancement, ni
pour favoriser son ambition et sa cupidité. Voilà ce dont les médiums
doivent se bien pénétrer, pour ne pas mésuser de leur faculté.
Celui qui comprend la gravité du mandat dont il est investi, l'accomplit
religieusement ; sa conscience lui reprocherait, comme un acte
sacrilège,
de faire un amusement et une distraction,
pour lui ou les autres, d'une
faculté donnée dans un but aussi sérieux, et qui le met en
rapport avec les êtres d'outre-tombe.
Comme interprètes de l'enseignement des
Esprits, les médiums doivent
jouer un rôle important dans la transformation morale qui s'opère
; les services qu'ils peuvent rendre sont en raison de la bonne direction qu'ils
donnent à leur faculté, car ceux qui sont dans une mauvaise voie
sont plus nuisibles qu'utiles à la cause du Spiritisme ; par les mauvaises
impressions qu'ils produisent, ils retardent plus d'une conversion. C'est pourquoi
il leur sera demandé compte de l'usage qu'ils auront fait d'une faculté
qui leur avait été donnée pour le bien de leurs semblables.
Le médium qui veut conserver l'assistance des bons
Esprits doit travailler
à sa propre amélioration ; celui qui veut voir grandir et développer
sa faculté doit lui-même grandir moralement, et s'abstenir de tout
ce qui tendrait à la détourner de son but providentiel.
Si les bons
Esprits se servent parfois d'instruments imparfaits, c'est pour donner
de bons conseils et tâcher de les ramener au bien ; mais s'ils trouvent
des curs endurcis, et si leurs avis ne sont pas écoutés, ils se
retirent, et les mauvais ont alors le champ libre. (Ch. XXIV, n° 11 , 12).
L'expérience prouve que, chez ceux qui ne mettent pas à profit les
conseils qu'ils reçoivent des bons
Esprits, les communications, après
avoir jeté quelque éclat pendant un certain temps, dégénèrent
peu à peu, et finissent par tomber dans l'erreur, le verbiage ou le ridicule,
signe incontestable de l'éloignement des bons
Esprits.
Obtenir l'assistance des bons
Esprits, écarter les
Esprits légers
et menteurs, tel doit être l'objet des efforts constants de tous les médiums
sérieux ; sans cela la médiumnité est une faculté
stérile, qui peut même tourner au préjudice de celui qui la
possède, car elle peut dégénérer en obsession dangereuse.
Le médium qui comprend son devoir, au lieu de s'enorgueillir d'une faculté
qui ne lui appartient pas, puisqu'elle peut lui être retirée, rapporte
à
Dieu les bonnes choses qu'il obtient. Si ses communications méritent
des éloges, il n'en tire pas vanité, parce qu'il sait qu'elles sont
indépendantes de son mérite personnel, et il remercie
Dieu d'avoir
permis que de bons
Esprits vinssent se manifester à lui. Si elles donnent
lieu à la critique, il ne s'en offense pas, parce qu'elles ne sont pas
l'uvre de son propre
Esprit ; il se dit qu'il n'a pas été un bon
instrument, et qu'il ne possède pas toutes les qualités nécessaires
pour s'opposer à l'immixtion des mauvais
Esprits ; c'est pourquoi il cherche
à acquérir ces qualités, et demande, par la prière,
la
force qui lui manque.
10. PRIÈRE.
Dieu Tout-Puissant, permettez aux bons
Esprits de m'assister
dans la communication que je sollicite. Préservez-moi de la présomption
de me croire à l'abri des mauvais
Esprits ; de l'orgueil qui pourrait m'abuser
sur la valeur de ce que j'obtiens ; de tout sentiment contraire à la
charité
à l'égard des autres médiums. Si je suis induit en erreur,
inspirez à quelqu'un la pensée de m'en avertir, et à moi
l'humilité qui me fera accepter la critique avec reconnaissance, et prendre
pour moi-même, et non pour les autres, les conseils que voudront bien me
dicter les bons
Esprits.
Si j'étais tenté d'abuser en quoi que ce soit, ou de tirer vanité
de la faculté qu'il vous a plu de m'accorder, je vous prie de me la retirer,
plutôt que de permettre qu'elle soit détournée de son but
providentiel, qui est le bien de tous, et mon propre avancement moral.
II. PRIÈRES POUR SOI-MÊME
Aux Anges gardiens et aux Esprits protecteurs
11. PRÉFACE. Nous avons tous un bon
Esprit qui s'est attaché à nous
dès notre naissance et nous a pris sous sa protection. Il remplit auprès
de nous la mission d'un père auprès de son
enfant : celle de nous
conduire dans la voie du bien et du progrès à travers les épreuves
de la vie. Il est heureux quand nous répondons à sa sollicitude
; il gémit quand il nous voit succomber.
Son nom nous importe peu, car il peut n'avoir point de nom connu sur la terre
; nous l'invoquons alors comme notre
ange gardien, notre bon génie ; nous
pouvons même l'invoquer sous le nom d'un
Esprit supérieur quelconque
pour lequel nous nous sentons plus particulièrement de la sympathie.
Outre notre
ange gardien, qui est toujours un
Esprit supérieur, nous avons
des
Esprits protecteurs qui, pour être moins élevés, n'en
sont pas moins bons et bienveillants ; ce sont, ou des parents, ou des amis, ou
quelquefois des personnes que nous n'avons pas connues dans notre existence actuelle.
Ils nous assistent par leurs conseils, et souvent par leur intervention dans les
actes de notre vie.
Les
Esprits sympathiques sont ceux qui s'attachent à nous par une certaine
similitude de
goûts et de penchants ; ils peuvent être bons ou mauvais,
selon la nature des inclinations qui les attirent vers nous.
Les
Esprits séducteurs s'efforcent de nous détourner
de la voie du bien, en nous suggérant de mauvaises pensées. Ils
profitent de toutes nos faiblesses comme d'autant de portes ouvertes qui leur
donnent accès dans notre
âme. Il en est qui s'acharnent après
nous comme sur une proie, mais ils
s'éloignent lorsqu'ils reconnaissent
leur impuissance à lutter contre notre volonté.
Dieu nous a donné un guide principal et supérieur
dans notre
ange gardien, et des guides secondaires dans nos
Esprits protecteurs
et familiers ; mais c'est une erreur de croire que nous avons
forcément
un mauvais génie placé près de nous pour contrebalancer les
bonnes
influences. Les mauvais
Esprits viennent
volontairement, selon qu'ils
trouvent prise sur nous par notre faiblesse ou notre négligence à
suivre les inspirations des bons
Esprits ; c'est donc nous qui les attirons. Il
en résulte qu'on n'est jamais privé de l'assistance des bons
Esprits,
et qu'il dépend de nous d'écarter les mauvais. Par ses imperfections,
l'homme étant la première cause des misères qu'il endure
est le plus souvent son propre mauvais génie. (Ch. V, n° 4).
La prière aux
anges gardiens et aux
Esprits protecteurs doit avoir pour
but de solliciter leur intervention auprès de
Dieu, de leur demander la
force de résister aux mauvaises suggestions, et leur assistance dans les
besoins de la vie.
12. PRIÈRE. Esprits sages et bienveillants, messagers de
Dieu, dont la mission
est d'assister les hommes et de les conduire dans la bonne voie, soutenez-moi
dans les épreuves de cette vie ; donnez-moi la
force de les subir sans
murmure ; détournez de moi les mauvaises pensées, et faites que
je ne donne accès à aucun des mauvais
Esprits qui tenteraient de
m'induire au mal. Eclairez ma conscience sur mes défauts, et levez de dessus
mes yeux le voile de l'orgueil qui pourrait m'empêcher de les apercevoir
et de me les avouer à moi-même.
Vous surtout, N..., mon
ange gardien, qui veillez plus particulièrement
sur moi, et vous tous,
Esprits protecteurs qui vous intéressez à
moi, faites que je me rende digne de votre bienveillance. Vous connaissez mes
besoins, qu'il y soit satisfait selon la volonté de
Dieu.
13. (Autre). Mon
Dieu, permettez aux bons
Esprits qui m'entourent de venir à
mon aide lorsque je suis dans la peine, et de me soutenir si je chancelle. Faites,
Seigneur, qu'ils m'inspirent la foi, l'espérance et la
charité ;
qu'ils soient pour moi un appui, un espoir et une preuve de votre
miséricorde
; faites enfin que je trouve près d'eux la
force qui me manque dans les
épreuves de la vie, et, pour résister aux suggestions du mal, la
foi qui sauve et l'
amour qui console.
14. (Autre).
Esprits bien-aimés,
anges gardiens, vous à qui
Dieu,
dans son infinie
miséricorde, permet de veiller sur les hommes, soyez nos
protecteurs dans les épreuves de notre vie terrestre. Donnez-nous la
force,
le courage et la résignation ; inspirez-nous tout ce qui est bon, retenez-nous
sur la pente du mal ; que votre douce
influence pénètre notre
âme
; faites que nous sentions qu'un ami dévoué est là, près
de nous, qu'il voit nos souffrances et partage nos joies.
Et vous, mon bon
ange, ne m'abandonnez pas ; j'ai besoin de toute votre protection
pour supporter avec foi et
amour les épreuves qu'il plaira à
Dieu
de m'envoyer.
Pour éloigner les mauvais Esprits
15. Malheur à vous,
Scribes et
Pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez
le dehors de la coupe et du plat, et que vous êtes au-dedans pleins de rapines
et d'impuretés.
Pharisiens aveugles, nettoyez premièrement le
dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors en soit net aussi. Malheur
à vous,
Scribes et
Pharisiens hypocrites ! parce que vous êtes semblables
à des
sépulcres blanchis, qui au-dehors paraissent beaux aux yeux
des hommes, mais qui, au-dedans, sont pleins de toutes sortes de pourriture.
Ainsi, au-dehors vous paraissez justes aux yeux des hommes, mais au-dedans vous
êtes pleins d'hypocrisie et d'
iniquités. (
Saint Matthieu, ch. XIII,
v. 25 à 28.)
16. PRÉFACE. Les mauvais
Esprits ne vont que là où ils trouvent
à satisfaire leur perversité ; pour les éloigner, il ne suffit
pas de le demander, ni même de le leur commander : il faut ôter de
soi ce qui les attire. Les mauvais
Esprits flairent les plaies de l'
âme,
comme les mouches flairent les plaies du
corps ; de même que vous nettoyez
le
corps pour éviter la vermine, nettoyez aussi l'
âme de ses impuretés
pour éviter les mauvais
Esprits. Comme nous vivons dans un monde où
pullulent les mauvais
Esprits, les bonnes qualités du cur ne mettent
pas toujours à l'abri de leurs tentatives, mais elles donnent la
force
de leur résister.
17. PRIÈRE. Au nom de
Dieu Tout-Puissant, que les mauvais
Esprits s'éloignent de moi, et que les bons me servent de rempart contre
eux !
Esprits malfaisants qui
inspirez aux hommes de mauvaises pensées ;
Esprits
fourbes et menteurs qui les trompez ;
Esprits moqueurs qui vous jouez de leur
crédulité, je vous repousse de toutes les
forces de mon
âme
et ferme l'oreille à vos suggestions ; mais j'appelle sur vous la
miséricorde
de
Dieu.
Bons
Esprits qui daignez m'assister, donnez-moi la
force de résister à
l'
influence des mauvais
Esprits, et les lumières nécessaires pour
n'être pas dupe de leurs fourberies. Préservez-moi de l'orgueil et
de la présomption ; écartez de mon cur la jalousie, la haine,
la malveillance et tout sentiment contraire à la
charité, qui sont
autant de portes ouvertes à l'
Esprit du mal.
Pour demander à se corriger d'un défaut
18. PRÉFACE. Nos mauvais instincts sont le résultat de l'imperfection
de notre propre
Esprit, et non de notre organisation, autrement l'homme échapperait
à toute espèce de responsabilité. Notre amélioration
dépend de nous, car tout homme qui a la jouissance de ses facultés
a, pour toutes choses, la
liberté de faire ou de ne pas faire ; il ne lui
manque, pour faire le bien, que la volonté. (Ch. XV, n°10 ; ch. XIX,
n°12.)
19. PRIÈRE. Vous m'avez donné,
ô mon
Dieu, l'intelligence nécessaire pour distinguer ce qui est
bien de ce qui est mal ; or, du moment que je reconnais qu'une chose est mal,
je suis coupable de ne pas m'efforcer d'y résister.
Préservez-moi de l'orgueil qui pourrait m'empêcher
de m'apercevoir de mes défauts, et des mauvais
Esprits qui pourraient m'exciter
à y persévérer.
Parmi mes imperfections, je reconnais que je suis particulièrement enclin
à ..., et si je ne résiste pas à cet entraînement,
c'est par l'habitude que j'ai contractée d'y céder.
Vous ne m'avez pas créé coupable, parce que vous êtes juste,
mais avec une aptitude égale pour le bien et pour le mal ; si j'ai suivi
la mauvaise voie, c'est par un effet de mon
libre arbitre. Mais par la raison
que j'ai eu la
liberté de faire le mal, j'ai celle de faire le bien, par
conséquent j'ai celle de changer de route.
Mes défauts actuels sont un reste des imperfections que j'ai gardées de mes précédentes existences ; c'est mon péché originel dont je puis me débarrasser par ma volonté et avec l'assistance des bons
Esprits.
Bons
Esprits qui me protégez, et vous surtout mon
ange gardien, donnez-moi la
force de résister aux mauvaises suggestions, et de sortir victorieux de la lutte.
Les défauts sont les barrières qui nous séparent de
Dieu, et chaque défaut dompté est un pas fait dans la voie de l'avancement
qui doit me rapprocher de lui.
Le Seigneur, dans son infinie
miséricorde, a daigné m'accorder l'existence
actuelle pour qu'elle servît à mon avancement ; bons
Esprits, aidez-moi
à la mettre à profit, afin qu'elle ne soit pas perdue pour moi,
et que, lorsqu'il plaira à
Dieu de m'en retirer, j'en sorte meilleur que
je n'y suis entré. (Ch. V, n°5 ; ch. XVII, n°3.)
Pour demander à résister à une tentation
20. PRÉFACE. Toute mauvaise pensée peut
avoir deux sources : la propre imperfection de notre
âme, ou une funeste
influence qui agit sur elle ; dans ce dernier cas, c'est toujours l'indice d'une
faiblesse qui nous rend propres à recevoir cette
influence, et par conséquent
d'une
âme imparfaite ; de telle sorte que celui qui faillit ne saurait invoquer
pour excuse l'
influence d'un
Esprit étranger, puisque
cet Esprit ne
l'aurait point sollicité au mal, s'il l'avait jugé inaccessible
à la séduction.
Quand une mauvaise pensée surgit en nous, nous pouvons
donc nous représenter un
Esprit malveillant nous sollicitant au mal, et
auquel nous sommes tout aussi libres de céder ou de résister que
s'il s'agissait des sollicitations d'une personne vivante. Nous devons en même
temps nous représenter notre
ange gardien, ou
Esprit protecteur qui, de
son côté, combat en nous la mauvaise
influence, et attend avec anxiété
la décision que nous allons prendre. Notre hésitation à faire le mal est la voix du bon
Esprit qui se fait entendre par la conscience.
On reconnaît qu'une pensée est mauvaise quand elle s'écarte de la
charité, qui est la base de toute vraie morale ; quand elle a pour principe l'orgueil, la vanité ou l'égoïsme ; quand sa réalisation peut causer un préjudice quelconque à autrui ; quand, enfin, elle nous sollicite à faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu'on nous fît. (Ch. XXVIII, n°15 ; ch. XV, n°10.)
21. PRIÈRE.
Dieu Tout-Puissant, ne me laissez pas succomber à la tentation que j'ai de faillir.
Esprits bienveillants qui me protégez, détournez de moi cette mauvaise pensée, et donnez-moi la
force de résister à la suggestion du mal. Si je succombe, j'aurai mérité l'
expiation de ma faute en cette vie et en l'autre, parce que je suis libre de choisir.
Action de grâces pour une victoire obtenue sur une tentation
22. PRÉFACE. Celui qui a résisté à une tentation
le doit à l'assistance des bons
Esprits dont il a écouté
la voix. Il doit en remercier
Dieu et son
ange gardien.
23. PRIÈRE. Mon
Dieu, je vous remercie de m'avoir permis
de sortir victorieux de la lutte que je viens de soutenir contre le mal ; faites
que cette victoire me donne la
force de résister à de nouvelles
tentations.
Et vous, mon
ange gardien, je vous remercie de l'assistance que vous m'avez donnée.
Puisse ma soumission à vos conseils me mériter de nouveau votre
protection !
Pour demander un conseil
24. PRÉFACE. Lorsque nous sommes indécis de faire ou de ne
pas faire une chose, nous devons avant tout nous poser à nous-mêmes
les questions suivantes :
1° La chose que j'hésite
à faire peut-elle porter un préjudice quelconque à autrui
?
2° Peut-elle être utile
à quelqu'un ?
3° Si quelqu'un faisait cette
chose à mon égard, en serais-je satisfait ?
Si la chose n'intéresse que soi, il est permis de mettre en balance la
somme des avantages et des inconvénients personnels qui peuvent en résulter.
Si elle intéresse autrui, et qu'en faisant du bien à l'un elle puisse
faire du mal à un autre, il faut également peser la somme du bien
et du mal pour s'abstenir ou agir.
Enfin, même pour les meilleures choses, il faut encore considérer
l'opportunité et les circonstances accessoires, car une chose bonne en
elle-même peut avoir de mauvais résultats entre des mains inhabiles,
et si elle n'est pas conduite avec prudence et circonspection. Avant de l'entreprendre,
il convient de consulter ses
forces et ses moyens d'exécution.
Dans tous les cas, on peut toujours réclamer l'assistance
de ses
Esprits protecteurs en se souvenant de cette sage maxime :
Dans le doute,
abstiens-toi. (Ch. XXVIII, n°38.)
25. PRIÈRE. Au nom de
Dieu Tout-Puissant, bons
Esprits qui
me protégez, inspirez-moi la meilleure résolution à prendre
dans l'incertitude où je suis. Dirigez ma pensée vers le bien, et
détournez l'
influence de ceux qui tenteraient de m'égarer.
Dans les afflictions de la vie
26. PRÉFACE. Nous pouvons demander à
Dieu des faveurs terrestres,
et il peut nous les accorder lorsqu'elles ont un but utile et sérieux ;
mais comme nous jugeons l'utilité des choses à notre point de
vue,
et que notre
vue est bornée au présent, nous ne voyons pas toujours
le mauvais côté de ce que nous souhaitons.
Dieu, qui voit mieux que
nous, et ne veut que notre bien, peut donc nous refuser, comme un père
refuse à son
enfant ce qui pourrait lui nuire. Si ce que nous demandons
ne nous est pas accordé, nous ne devons en concevoir aucun découragement
; il faut penser, au contraire, que la privation de ce que nous désirons
nous est imposée comme épreuve ou comme
expiation, et que notre
récompense sera proportionnée à la résignation avec
laquelle nous l'aurons supportée. (Ch. XXVII, n°6 ; ch. 2, n°5,
6, 7.)
27. PRIÈRE.
Dieu Tout-Puissant qui voyez nos misères,
daignez écouter favorablement les vux que je vous adresse en ce moment.
Si ma demande est inconsidérée, pardonnez-la-moi ; si elle est juste
et utile à vos yeux, que les bons
Esprits qui exécutent vos volontés
me viennent en aide pour son accomplissement.
Quoi qu'il en advienne, mon
Dieu, que votre volonté soit faite. Si mes
désirs ne sont pas exaucés, c'est qu'il entre dans vos desseins
de m'éprouver, et je me soumets sans murmure. Faites que je n'en conçoive
aucun découragement, et que ni ma foi ni ma résignation n'en soient
ébranlées.
(Formuler sa demande.)
Action de grâces pour une faveur obtenue
28. PRÉFACE. Il ne faut point considérer seulement comme
des événements heureux les choses de grande importance ; les plus
petites en apparence sont souvent celles qui influent le plus sur notre destinée.
L'homme oublie aisément le bien, et se souvient plutôt de ce qui
l'afflige. Si nous enregistrions
jour par
jour les bienfaits dont nous sommes
l'objet, sans les avoir demandés, nous serions souvent étonnés
d'en avoir tant reçu qui se sont effacés de notre mémoire,
et humiliés de notre ingratitude.
Chaque soir, en élevant notre
âme à
Dieu, nous devons rappeler
en nous-mêmes les faveurs qu'il nous a accordées pendant la journée,
et l'en remercier. C'est surtout au moment même où nous éprouvons
l'effet de sa bonté et de sa protection que, par un mouvement spontané,
nous devons lui en témoigner notre gratitude ; il suffit pour cela d'une
pensée lui reportant le bienfait, sans qu'il soit besoin de se détourner
de son travail.
Les bienfaits de
Dieu ne consistent pas seulement dans les
choses matérielles ; il faut également le remercier des bonnes idées,
des inspirations heureuses qui nous sont suggérées. Tandis que l'orgueilleux
s'en fait un mérite, que l'incrédule les attribue au hasard, celui
qui a la foi en rend grâce à
Dieu et aux bons
Esprits. Pour cela,
de longues phrases sont inutiles : «
Merci, mon Dieu, de la bonne pensée
qui m'est inspirée, » en dit plus que beaucoup de paroles. L'élan
spontané qui nous fait reporter à
Dieu ce qui nous arrive de bien
témoigne d'une habitude de reconnaissance et d'humilité qui nous
concilie la sympathie des bons
Esprits. (Ch. XXVII, n°7, 8.)
29. PRIÈRE.
Dieu infiniment bon, que votre nom soit béni
pour les bienfaits que vous m'avez accordés ; j'en serais indigne si je
les attribuais au hasard des événements ou à mon propre mérite.
Bons
Esprits qui avez été les exécuteurs des volontés
de
Dieu, et vous surtout, mon
ange gardien, je vous remercie. Détournez
de moi la pensée d'en concevoir de l'orgueil, et d'en faire un usage qui
ne serait pas pour le bien.
Je vous remercie notamment de ....
Acte de soumission et de résignation
30. PRÉFACE. Quand un sujet d'affliction nous
arrive, si nous en cherchons la cause, nous trouverons souvent qu'il est la suite
de notre imprudence, de notre imprévoyance ou d'une action antérieure
; dans ce cas, nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes. Si
la cause d'un malheur est indépendante de toute participation qui soit
notre fait, c'est ou une épreuve pour cette vie, ou l'
expiation d'une existence
passée, et, dans ce dernier cas, la nature de l'
expiation peut nous faire
connaître la nature de la faute, car nous sommes toujours punis par où
nous avons péché. (Ch. V, n°4, 6 et suivants.)
Dans ce qui nous afflige, nous ne voyons en général
que le mal présent, et non les conséquences ultérieures favorables
que cela peut avoir. Le bien est souvent la suite d'un mal passager, comme la
guérison d'un malade est le résultat des moyens douloureux que l'on
emploie pour l'obtenir. Dans tous les cas, nous devons nous soumettre à
la volonté de
Dieu, supporter avec courage les tribulations de la vie,
si nous voulons qu'il nous en soit tenu compte, et que cette parole du Christ
nous soit appliquée : Bienheureux ceux qui souffrent. (Ch. V, n°18.)
31. PRIÈRE. Mon
Dieu, vous êtes souverainement juste
; toute souffrance ici-bas doit donc avoir sa cause et son utilité. J'accepte
le sujet d'affliction que je viens d'éprouver comme une
expiation de mes
fautes passées et une épreuve pour l'avenir.
Bons
Esprits qui me protégez, donnez-moi la
force de le supporter sans
murmure ; faites qu'il soit pour moi un avertissement salutaire ; qu'il accroisse
mon expérience ; qu'il combatte en moi l'orgueil, l'ambition, la sotte
vanité et l'égoïsme, et qu'il contribue ainsi à mon
avancement.
32. (Autre.) Je sens, ô mon
Dieu, le besoin de vous prier
pour me donner la
force de supporter les épreuves qu'il vous a plu de m'envoyer.
Permettez que la lumière se fasse assez vive en mon
esprit pour que j'apprécie
toute l'étendue d'un
amour qui m'afflige pour vouloir me sauver. Je me
soumets avec résignation, ô mon
Dieu ; mais, hélas ! la créature
est si faible que, si vous ne me soutenez, je crains de succomber. Ne m'abandonnez
pas, Seigneur, car sans vous je ne puis rien.
33. (Autre.) J'ai levé mes regards vers toi, ô Eternel,
et je me suis senti fortifié. Tu es ma
force, ne m'abandonne pas ; ô
Dieu ! je suis écrasé sous le poids de mes
iniquités ! aide-moi
; tu connais la faiblesse de ma chair, et tu ne détournes pas tes regards
de dessus moi !
Je suis dévoré d'une soif ardente ; fais jaillir la source d'
eau
vive, et je serai désaltéré. Que ma bouche ne s'ouvre que
pour chanter tes louanges et non pour murmurer dans les afflictions de ma vie.
Je suis faible, Seigneur, mais ton
amour me soutiendra.
Ô Eternel ! toi seul es grand, toi seul es la fin et le but de ma vie. Ton
nom soit béni, si tu me frappes, car tu es le maître et moi le serviteur
infidèle ; je courberai mon front sans me plaindre, car toi seul es grand,
toi seul es le but.
Dans un péril imminent
34. PRÉFACE. Par les dangers que nous courons,
Dieu nous rappelle
notre faiblesse et la fragilité de notre existence. Il nous montre que
notre vie est entre ses mains, et qu'elle tient à un fil qui peut se briser
au moment où nous nous y attendons le moins. Sous ce rapport, il n'y a
de privilège pour personne, car le grand et le petit sont soumis aux mêmes
alternatives.
Si l'on examine la nature et les conséquences du péril,
on verra que le plus souvent ces conséquences, si elles se fussent accomplies,
auraient été la punition d'une faute commise ou d'
un devoir négligé.
35. PRIÈRE.
Dieu Tout-Puissant, et vous, mon
ange gardien,
secourez-moi ! Si je dois succomber, que la volonté de
Dieu soit faite.
Si je suis sauvé, que le reste de ma vie répare le mal que j'ai
pu faire et dont je me repens.
Action de grâces après avoir échappé à un danger
36. PRÉFACE. Par le danger que nous avons couru,
Dieu nous montre
que nous pouvons d'un moment à l'autre être appelés à
rendre compte de l'emploi que nous avons fait de la vie ; il nous avertit ainsi
de rentrer en nous-mêmes et de nous
amender.
37. PRIÈRE. Mon
Dieu, et vous, mon
ange gardien, je vous
remercie du secours que vous m'avez envoyé dans le péril qui m'a
menacé. Que ce danger soit pour moi un avertissement, et qu'il m'éclaire
sur les fautes qui ont pu me l'attirer. Je comprends, Seigneur, que ma vie est
entre vos mains, et que vous pouvez me la retirer quand il vous plaira. Inspirez-moi,
par les bons
Esprits qui m'assistent, la pensée d'employer utilement le
temps que vous m'accordez encore ici-bas.
Mon
ange gardien, soutenez-moi dans la résolution que je prends de réparer
mes torts et de faire tout le bien qui sera en mon pouvoir, afin d'arriver chargé
de moins d'imperfections dans le monde des
Esprits quand il plaira à
Dieu
de m'y appeler.
Au moment de s'endormir
38. PRÉFACE. Le sommeil est le repos du
corps, mais l'
Esprit n'a
pas besoin de repos. Pendant que les sens sont engourdis, l'
âme se dégage
en partie de la matière, et jouit de ses facultés d'
Esprit. Le sommeil
a été donné à l'homme pour la réparation des
forces organiques et pour celle des
forces morales. Pendant que le
corps récupère
les
éléments qu'il a perdus par l'activité de la veille,
l'
Esprit va se retremper parmi les autres
Esprits ; il puise dans ce qu'il voit,
dans ce qu'il entend et dans les conseils qu'on lui donne, des idées qu'il
retrouve au réveil à l'état d'intuition ; c'est le retour
temporaire de l'exilé dans sa véritable patrie ; c'est le prisonnier
momentanément rendu à la
liberté.
Mais il arrive, comme pour le prisonnier pervers, que l'
Esprit ne met pas toujours
à profit ce moment de
liberté pour son avancement ; s'il a de mauvais
instincts, au lieu de chercher la compagnie des bons
Esprits, il cherche celle
de ses pareils, et va visiter les lieux où il peut donner un libre cours
à ses penchants.
Que celui qui est pénétré de cette vérité élève
sa pensée au moment où il sent les approches du sommeil ; qu'il
fasse appel aux conseils des bons
Esprits et de ceux dont la mémoire lui
est chère, afin qu'ils viennent se réunir à lui dans le court
intervalle qui lui est accordé, et au réveil il se sentira plus
de
force contre le mal, plus de courage contre l'adversité.
39. PRIÈRE. Mon
âme va se trouver un instant avec les
autres
Esprits. Que ceux qui sont bons viennent m'aider de leurs conseils. Mon
ange gardien, faites qu'à mon réveil j'en conserve une impression
durable et salutaire.
En prévision de sa mort prochaine
40. PRÉFACE. La foi en l'avenir, l'élévation
de la pensée, pendant la vie, vers les destinées futures, aident
au prompt dégagement de l'
Esprit, en affaiblissant les liens qui le retiennent
au
corps, et souvent la vie corporelle n'est point encore éteinte que l'
âme,
impatiente, a déjà pris son essor vers l'immensité. Chez
l'homme, au contraire, qui concentre toutes ses pensées sur les choses
matérielles, ces liens sont plus tenaces,
la séparation est pénible
et douloureuse, et le réveil d'outre-tombe est plein de trouble et
d'anxiété.
41. PRIÈRE. Mon
Dieu, je crois en vous et en votre bonté
infinie ; c'est pourquoi je ne puis croire que vous avez donné à
l'homme l'intelligence de vous connaître et l'aspiration vers l'avenir pour
le plonger dans le néant.
Je crois que mon
corps n'est que l'enveloppe périssable de mon
âme,
et que, lorsqu'il aura cessé de vivre, je me réveillerai dans le
monde des
Esprits.
Dieu Tout-Puissant, je sens se briser les liens qui unissent mon
âme à
mon
corps, et bientôt je vais avoir à rendre compte de l'emploi de
la vie que je quitte.
Je vais subir les conséquences du bien et du mal que j'ai fait ; là,
il n'y a plus d'illusion, plus de subterfuge possible ; tout mon passé
va se dérouler devant moi, et je serai jugé selon mes uvres.
Je n'emporterai rien des biens de la terre ; honneurs, richesses, satisfactions
de la vanité et de l'orgueil, tout ce qui tient au
corps enfin va rester
ici-bas ; pas la moindre parcelle ne me suivra, et rien de tout cela ne me sera
du moindre secours dans le monde des
Esprits. Je n'emporterai avec moi que ce
qui tient à l'
âme, c'est-à-dire les bonnes et les mauvaises
qualités qui seront pesées dans la balance d'une rigoureuse justice,
et je serai jugé avec d'autant plus de sévérité que
ma position sur la terre m'aura donné plus d'occasions de faire le bien
que je n'ai pas fait. (Ch. XVI, n°9.)
Dieu de
miséricorde, que mon repentir parvienne jusqu'à vous ! Daignez
étendre sur moi votre
indulgence.
S'il vous plaisait de prolonger mon existence, que le reste soit employé
à réparer autant qu'il est en moi le mal que j'ai pu faire. Si mon
heure est sonnée sans retour, j'emporte la pensée consolante qu'il
me sera permis de me racheter par de nouvelles épreuves, afin de mériter
un
jour le bonheur des élus.
S'il ne m'est pas donné de jouir immédiatement de cette félicité
sans mélange qui n'est le partage que du juste par excellence, je sais
que l'espoir ne m'est pas interdit pour toujours, et qu'avec le travail j'arriverai
au but, plus tôt ou plus tard, selon mes efforts.
Je sais que de bons
Esprits et mon
ange gardien sont là,
près de moi, pour me recevoir ; dans peu je les verrai comme ils me voient.
Je sais que je retrouverai ceux que j'ai aimés sur la terre,
si je l'ai
mérité, et que ceux que j'y laisse viendront me rejoindre pour
être un
jour tous à jamais réunis, et qu'en attendant je pourrai
venir les visiter.
Je sais aussi que je vais retrouver ceux que j'ai offensés
; puissent-ils me pardonner ce qu'ils peuvent avoir à me rapprocher : mon
orgueil, ma dureté, mes injustices, et ne pas m'accabler de honte par leur
présence !
Je pardonne à ceux qui m'ont fait ou voulu du mal sur la terre ; je n'emporte
aucune haine contre eux, et je prie
Dieu de leur pardonner.
Seigneur, donnez-moi la
force de quitter sans regrets les joies grossières
de ce monde qui ne sont rien auprès des joies pures du monde où
je vais entrer. Là, pour le juste, il n'est plus de tourments, plus de
souffrances, plus de misères ; le coupable seul souffre, mais il lui reste
l'espérance.
Bons
Esprits, et vous, mon
ange gardien, ne me laissez pas faillir en ce moment
suprême ; faites luire à mes yeux la divine lumière, afin
de ranimer ma foi si elle venait à s'ébranler.
Nota. Voir ci-après paragraphe V : Prières pour les
malades et les obsédés.
III. PRIÈRES POUR AUTRUI
Pour quelqu'un qui est dans l'affliction
42. S'il est dans l'intérêt de l'affligé que son épreuve
suive son cours, elle ne sera pas abrégée à notre demande
; mais ce serait faire acte d'
impiété si l'on se décourageait
parce que la demande n'est pas exaucée ; d'ailleurs, à défaut
de cessation de l'épreuve, on peut espérer obtenir quelque autre
consolation qui en tempère l'amertume. Ce qui est véritablement
utile pour celui qui est dans la peine, c'est le courage et la résignation,
sans lesquels ce qu'il endure est sans profit pour lui, parce qu'il sera obligé
de recommencer l'épreuve. C'est donc vers ce but qu'il faut surtout diriger
ses efforts, soit en appelant les bons
Esprits à son aide, soit en remontant
soi-même le moral de l'affligé par des conseils et des encouragements,
soit enfin en l'assistant matériellement, si cela se peut. La prière,
dans ce cas, peut en outre avoir un effet direct, en dirigeant sur la personne
un courant fluidique en
vue de fortifier son moral. (Ch. V, n°5, 27 ; ch.
XXVII, n°6, 10.)
43. PRIÈRE. Mon
Dieu, dont la bonté est infinie, daignez
adoucir l'amertume de la position de N..., si telle peut être votre volonté.
Bons
Esprits, au nom de
Dieu Tout-Puissant, je vous supplie de l'assister dans
ses afflictions. Si, dans son intérêt, elles ne peuvent lui être
épargnées, faites-lui comprendre qu'elles sont nécessaires
à son avancement. Donnez-lui la confiance en
Dieu et en l'avenir qui les
lui rendra moins amères. Donnez-lui aussi la
force de ne pas succomber
au désespoir qui lui en ferait perdre le
fruit et rendrait sa position
future encore plus pénible. Conduisez ma pensée vers lui, et qu'elle
aide à soutenir son courage.
Action de grâces pour un bienfait accordé à autrui
44. PRÉFACE. Celui qui n'est pas dominé par l'égoïsme
se réjouit du bien qui arrive à son prochain, alors même qu'il
ne l'aurait pas sollicité par la prière.
45. PRIÈRE. Mon
Dieu, soyez béni pour le bonheur qui
est arrivé à N...
Bons
Esprits, faites qu'il y voie un effet de la bonté
de
Dieu. Si le bien qui lui arrive est une épreuve, inspirez-lui la pensée
d'en faire un bon usage et de ne pas en tirer vanité, afin que ce bien
ne tourne pas à son préjudice pour l'avenir.
Vous, mon bon génie qui me protégez et désirez mon bonheur,
écartez de ma pensée tout sentiment d'
envie et de jalousie.
Pour nos ennemis et ceux qui nous veulent du mal
46. PRÉFACE. Jésus a dit :
Aimez
même vos ennemis. Cette maxime est le sublime de la
charité chrétienne
; mais par là
Jésus n'entend point que nous devons avoir pour nos
ennemis la tendresse que nous avons pour nos amis ; il nous dit par Ces paroles
d'oublier leurs offenses, de leur pardonner le mal qu'ils nous font, de leur rendre
le bien pour le mal. Outre le mérite qui en résulte aux yeux de
Dieu, c'est montrer aux yeux des hommes la véritable supériorité.
(Ch. XII, n°3, 4.)
47. PRIÈRE. Mon
Dieu, je pardonne à N... le mal qu'il
m'a fait et celui qu'il a voulu me faire, comme je désire que vous me pardonniez
et qu'il me pardonne lui-même les torts que je puis avoir. Si vous l'avez
placé sur ma route comme une épreuve, que votre volonté soit
faite.
Détournez de moi, ô mon
Dieu, l'idée de le maudire et tout
souhait malveillant contre lui. Faites que je n'éprouve aucune joie des
malheurs qui pourraient lui arriver, ni aucune peine des biens qui pourront lui
être accordés, afin de ne point souiller mon
âme par des pensées
indignes d'un chrétien.
Puisse votre bonté, Seigneur, en s'étendant sur lui, le ramener
à de meilleurs sentiments envers moi !
Bons
Esprits, inspirez-moi l'oubli du mal et le souvenir du bien. Que ni la haine,
ni la rancune, ni le désir de lui rendre le mal pour le mal n'entrent dans
mon cur, car la haine et la vengeance n'appartiennent qu'aux mauvais
Esprits
incarnés et désincarnés ! Que je sois prêt, au contraire,
à lui tendre une main fraternelle, à lui rendre le bien pour le
mal, et à lui venir en aide si cela est en mon pouvoir !
Je désire, pour éprouver la sincérité
de mes paroles, que l'occasion me soit offerte de lui être utile ; mais
surtout, ô mon
Dieu, préservez-moi de le faire par orgueil ou ostentation,
en l'accablant par une générosité humiliante, ce qui me ferait
perdre le
fruit de mon action, car alors je mériterais que cette parole
du Christ me fût appliquée :
Vous avez déjà reçu
votre récompense. (Ch. XIII, n°1 et suivants.)
Action de grâces pour le bien accordé à nos ennemis
48. PRÉFACE. Ne point souhaiter de mal à ses
ennemis, c'est
n'être charitable qu'à moitié ; la vraie
charité veut
que nous leur souhaitions du bien, et que nous soyons heureux de celui qui leur
arrive. (Ch. XII, n°7, 8.)
49. PRIÈRE. Mon
Dieu, dans votre justice, vous avez cru devoir
réjouir le cur de N... Je vous en remercie pour lui, malgré
le mal qu'il m'a fait ou qu'il a cherché à me faire. S'il en profitait
pour m'humilier, je l'accepterais comme une épreuve pour ma
charité.
Bons
Esprits qui me protégez, ne permettez pas que j'en conçoive
aucun regret ; détournez de moi l'
envie et la jalousie qui abaissent ;
inspirez-moi, au contraire, la générosité qui élève.
L'humiliation est dans le mal et non dans le bien, et nous savons que, tôt
ou tard, justice sera rendue à chacun selon ses uvres.
Pour les ennemis du Spiritisme
50. Bienheureux ceux qui sont affamés de justice, parce qu'ils seront
rassasiés.
Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le
royaume des cieux est à eux.
Vous serez heureux lorsque les hommes vous chargeront de malédictions,
et qu'ils vous persécuteront, et qu'ils diront faussement toutes sortes
de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous alors,
parce qu'une grande récompense vous est réservée dans les
cieux, car c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes
qui ont été avant vous. (
Saint Matthieu, ch. V, v. 6, 10, 11, 12.)
Ne craignez point ceux qui tuent le
corps et qui ne peuvent tuer l'
âme ;
mais craignez plutôt celui qui peut perdre l'
âme et le
corps dans
l'enfer. (
Saint Matthieu, ch. X, v. 28.)
51. PRÉFACE. De toutes les
libertés,
la plus inviolable est celle de penser, qui comprend aussi la
liberté de
conscience. Jeter l'
anathème à ceux qui ne pensent pas comme nous,
c'est réclamer cette
liberté pour soi et la refuser aux autres,
c'est violer le premier commandement de
Jésus : la
charité et l'
amour
du prochain. Les persécuter pour leur croyance, c'est attenter au droit
le plus sacré qu'a tout homme de croire à ce qui lui convient, et
d'adorer
Dieu comme il l'entend. Les contraindre à des actes extérieurs
semblables aux nôtres, c'est montrer qu'on tient plus à la forme
qu'au fond, aux apparences qu'à la conviction. L'abjuration forcée
n'a jamais donné la foi : elle ne peut faire que des hypocrites ; c'est
un abus de la
force matérielle qui ne prouve pas la vérité
;
la vérité est sûre d'elle-même : elle convainc
et ne persécute pas, parce qu'elle n'en a pas besoin.
Le Spiritisme est une opinion, une croyance ; fût-il même une
religion,
pourquoi n'aurait-on pas la
liberté de se dire spirite comme on a celle
de se dire
catholique, juif ou
protestant, partisan de telle ou telle doctrine
philosophique, de tel ou tel système économique ? Cette croyance
est fausse ou elle est vraie ; si elle est fausse, elle tombera d'elle-même,
parce que l'erreur ne peut prévaloir contre la vérité quand
la lumière se fait dans les intelligences ; si elle est vraie, la persécution
ne la rendra pas fausse.
La persécution est le baptême de toute idée
nouvelle grande et juste ; elle croît avec la grandeur et l'importance
de l'idée. L'acharnement et la colère des
ennemis de l'idée
est en raison de la crainte qu'elle leur
inspire. C'est pour cette raison que
le Christianisme fut persécuté jadis et que le Spiritisme l'est
aujourd'hui, avec cette différence, toutefois, que le Christianisme le
fut par les Païens, tandis que le Spiritisme l'est par des Chrétiens.
Le temps des persécutions sanglantes est passé, il est vrai, mais
si on ne tue plus le
corps, on torture l'
âme ; on l'attaque jusque dans
ses sentiments les plus intimes, dans ses affections les plus chères ;
on
divise les familles, on excite la mère contre la fille, la femme contre
le mari ; on attaque même le
corps dans ses besoins matériels en
lui ôtant son gagne-pain pour le prendre par la famine. (Ch. XXIII, n°9
et suivants.)
Spirites, ne vous affligez point des coups qu'on vous porte, car ils prouvent
que vous êtes dans la vérité, sans cela on vous laisserait
tranquilles, et l'on ne vous frapperait pas. C'est une épreuve pour votre
foi, car c'est à votre courage, à votre résignation, à
votre persévérance que
Dieu vous reconnaîtra parmi ses fidèles
serviteurs, dont il fait aujourd'hui le dénombrement pour faire à
chacun la part qui lui revient selon ses uvres.
A l'exemple des premiers Chrétiens, soyez donc fiers
de porter votre
croix. Croyez en la parole du Christ, qui a dit : « Bienheureux
ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des
cieux est à eux. Ne craignez point ceux qui tuent le
corps, mais ne peuvent
tuer l'
âme. » Il a dit aussi : « Aimez vos
ennemis, faites du
bien à ceux qui vous font du mal, et priez pour ceux qui vous persécutent.
» Montrez que vous êtes ses véritables
disciples, et que votre
doctrine est bonne en faisant ce qu'il dit et ce qu'il a fait lui-même.
La persécution n'aura qu'un temps ; attendez donc patiemment le lever de
l'aurore, car déjà l'étoile du matin se montre à l'
horizon.
(Ch. XXIV, n°13 et suivants.)
52. PRIÈRE. Seigneur, vous nous avez fait dire par la bouche
de
Jésus, votre
Messie : «Bienheureux ceux qui souffrent persécution
pour la justice ; pardonnez à vos
ennemis ; priez pour ceux qui vous persécutent
;» et lui-même nous a montré le chemin en priant pour ses bourreaux.
A son exemple, mon
Dieu, nous appelons votre
miséricorde sur ceux qui méconnaissent
vos divins préceptes, les seuls qui puissent assurer la paix en ce monde
et en l'autre. Comme Christ, nous vous disons : « Pardonnez-leur, mon père,
car ils ne savent ce qu'ils font. »
Donnez-nous la
force de supporter avec patience et résignation, comme des
épreuves pour notre foi et notre humilité, leurs railleries, leurs
injures, leurs calomnies et leurs persécutions ; détournez-nous
de toute pensée de représailles, car l'heure de votre justice sonnera
pour tous, et nous l'attendons en nous soumettant à votre sainte volonté.
Prière pour un enfant qui vient de naître
53. PRÉFACE. Les
Esprits n'arrivent à la perfection qu'après
avoir passé par les épreuves de la vie corporelle ; ceux qui sont
errants attendent que
Dieu leur permette de reprendre une existence qui doit leur
fournir un moyen d'avancement, soit par l'
expiation de leurs fautes passées
au moyen des vicissitudes auxquelles ils sont soumis, soit en remplissant une
mission utile à l'humanité. Leur avancement et leur bonheur futur
seront proportionnés à la manière dont ils auront employé
le temps qu'ils doivent passer sur la terre. La charge de guider leurs premiers
pas, et de les diriger vers le bien, est confiée à leurs parents,
qui répondront devant
Dieu de la manière dont ils auront accompli
leur mandat. C'est pour en faciliter l'exécution que
Dieu a fait de l'
amour
paternel et de l'
amour filial une loi de la nature, loi qui n'est jamais violée
impunément.
54. PRIÈRE. (Par les parents.) -
Esprit qui s'est incarné
dans le
corps de notre
enfant, sois le bienvenu parmi nous.
Dieu Tout-Puissant
qui l'avez envoyé, soyez béni.
C'est un dépôt qui nous est confié et dont nous devrons compte
un
jour. S'il appartient à la nouvelle
génération des bons
Esprits qui doivent peupler la terre, merci, ô mon
Dieu, de cette faveur
! Si c'est une
âme imparfaite, notre devoir est de l'aider à progresser
dans la voie du bien par nos conseils et par nos bons exemples ; s'il tombe dans
le mal par notre faute, nous en répondrons devant vous, car nous n'aurons
pas accompli notre mission envers lui.
Seigneur, soutenez-nous dans notre tâche, et donnez-nous la
force et la
volonté de la remplir. Si cet
enfant doit être un sujet d'épreuves
pour nous, que votre volonté soit faite !
Bons
Esprits qui êtes venus présider à sa naissance et qui
devez l'accompagner pendant la vie, ne l'abandonnez pas. Ecartez de lui les mauvais
Esprits qui tenteraient de l'induire au mal ; donnez-lui la
force de résister
à leurs suggestions, et le courage de subir avec patience et résignation
les épreuves qui l'attendent sur la terre. (Ch. XIV, n° 9).
55. Autre. Mon
Dieu, vous m'avez confié le sort d'un de vos
Esprits ; faites, Seigneur, que je sois digne de la tâche qui m'est imposée
; accordez-moi votre protection ; éclairez mon intelligence, afin que je
puisse discerner de bonne heure les tendances de celui que je dois préparer
à entrer dans votre paix.
56. Autre.
Dieu très bon, puisqu'il t'a plu de permettre
à l'
Esprit de cet
enfant de venir de nouveau subir les épreuves
terrestres destinées à le faire progresser, donne-lui la lumière,
afin qu'il apprenne à te connaître, à t'aimer et à
t'adorer. Fais, par ta toute-puissance, que cette
âme se régénère à la source de tes divines instructions, que, sous l'
égide de son
ange gardien, son intelligence grandisse, se développe et le fasse aspirer à se rapprocher de plus en plus de toi ; que la science du Spiritisme soit la brillante lumière qui l'éclaire à travers les écueils de la vie ; qu'il sache enfin apprécier toute l'étendue de ton
amour qui nous éprouve pour nous purifier.
Seigneur, jette un regard paternel sur la famille à laquelle tu as confié cette
âme ; puisse-t-elle comprendre l'importance de sa mission, et faire germer en cet
enfant les bonnes semences jusqu'au
jour où il pourra, par ses propres aspirations, s'élever seul vers toi.
Daigne, ô mon
Dieu, exaucer cette humble prière
au nom et par les mérites de Celui qui a dit : « Laissez venir à
moi les petits
enfants, car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent.
»
Pour un agonisant
57. PRÉFACE. L'agonie est le prélude
de la séparation de l'
âme et du
corps ; on peut dire qu'à
ce moment l'homme n'a plus qu'un pied en ce monde, et qu'il en a déjà
un dans l'autre. Ce passage est quelquefois pénible pour ceux qui tiennent
à la matière et ont plus vécu pour les biens de ce monde
que pour ceux de l'autre, ou dont la conscience est agitée par les regrets
et les remords ; pour ceux, au contraire, dont les pensées se sont élevées
vers l'
infini, et se sont détachées de la matière, les liens
sont moins difficiles à rompre, et les derniers moments n'ont rien de douloureux
; l'
âme alors ne tient au
corps que par un fil, tandis que, dans l'autre
position, elle y tient par de profondes racines ; dans tous les cas la prière
exerce une action puissante sur le travail de la séparation. (V. ci-après,
Prières pour les malades.
Ciel et Enfer,
2° part., ch. I,
Le passage.)
58. PRIÈRE.
Dieu puissant et
miséricordieux,
voilà une
âme qui quitte son enveloppe terrestre pour retourner dans
le monde des
Esprits, sa véritable patrie ; puisse-t-elle y rentrer en
paix et votre
miséricorde s'étendre sur elle.
Bons
Esprits qui l'avez accompagnée sur la terre,
ne l'abandonnez pas à ce moment suprême ; donnez-lui la
force de
supporter les dernières souffrances qu'elle doit endurer ici-bas pour son
avancement futur ; inspirez-la pour qu'elle consacre au repentir de ses fautes
les dernières lueurs d'intelligence qui lui restent, ou qui pourraient
momentanément lui revenir.
Dirigez ma pensée, afin que son action rende moins pénible le travail
de la séparation, et qu'elle porte dans son
âme, au moment de quitter
la terre, les consolations de l'espérance.
IV. PRIÈRES POUR CEUX QUI NE SONT PLUS SUR LA TERRE
Pour quelqu'un qui vient de mourir
59. PRÉFACE. Les prières pour les
Esprits qui viennent de
quitter la terre n'ont pas seulement pour but de leur donner un témoignage
de sympathie, mais elles ont encore pour effet d'aider à leur dégagement,
et, par là, d'abréger le trouble qui suit toujours la séparation,
et de rendre le réveil plus calme. Mais là encore, comme en toute
autre circonstance, l'efficacité est dans la sincérité de
la pensée, et non dans l'abondance de paroles dites avec plus ou moins
de pompe, et auxquelles, le plus souvent, le cur n'a aucune part.
Les prières qui partent du cur résonnent autour de l'
Esprit,
dont les idées sont encore confuses comme les voix amies qui viennent nous
tirer du sommeil. (Ch. XXVII, n° 10.)
60. PRIÈRE.
Dieu Tout-Puissant, que votre
miséricorde
s'étende sur l'
âme de N..., que vous venez de rappeler à vous.
Puissent les épreuves qu'il (ou elle) a subies sur la terre lui être
comptées, et nos prières
adoucir et abréger les peines qu'il
peut encore endurer comme
Esprit !
Bons
Esprits qui êtes venus le recevoir, et vous surtout son
ange gardien,
assistez-le pour l'aider à se
dépouiller de la matière ;
donnez-lui la lumière et la conscience de lui-même, afin de le tirer
du trouble qui accompagne le passage de la vie corporelle à la vie spirituelle.
Inspirez-lui le repentir des fautes qu'il a pu commettre, et le désir qu'il
lui soit permis de les réparer pour hâter son avancement vers la
vie éternelle bienheureuse.
N..., vous venez de rentrer dans le monde des
Esprits, et cependant vous êtes
ici présent parmi nous ; vous nous voyez et nous entendez, car il n'y a
de moins entre vous et nous que le
corps périssable que vous venez de quitter
et qui bientôt sera réduit en poussière.
Vous avez quitté la grossière enveloppe sujette aux vicissitudes et à la mort, et vous n'avez conservé que l'enveloppe éthérée, impérissable et inaccessible aux souffrances. Si vous ne vivez plus par le
corps, vous vivez de la vie des
Esprits, et cette vie est exempte des misères qui affligent l'humanité.
Vous n'avez plus le voile qui dérobe à nos yeux les splendeurs de la vie future ; vous pourrez désormais contempler de nouvelles merveilles, tandis que nous sommes encore plongés dans les ténèbres.
Vous allez parcourir l'espace et visiter les mondes en toute
liberté, tandis que nous rampons péniblement sur la terre, où nous retient notre
corps matériel, semblable pour nous à un lourd fardeau.
L'
horizon de l'
infini va se dérouler devant vous, et en présence de tant de grandeur vous comprendrez la vanité de nos désirs terrestres, de nos ambitions mondaines et des joies futiles dont les hommes font leurs délices.
La mort n'est entre les hommes qu'une séparation matérielle de quelques instants. Du lieu d'exil où nous retient encore la volonté de
Dieu, ainsi que les devoirs que nous avons à remplir ici-bas, nous vous suivrons par la pensée jusqu'au moment où il nous sera permis de vous rejoindre comme vous avez rejoint ceux qui vous ont précédés.
Si nous ne pouvons aller auprès de vous, vous pouvez venir auprès de nous. Venez donc parmi ceux qui vous aiment et que vous avez aimés ; soutenez-les dans les épreuves de la vie ; veillez sur ceux qui vous sont chers ; protégez-les selon votre pouvoir, et
adoucissez leurs regrets par la pensée que vous êtes plus heureux maintenant, et la consolante
certitude d'être un
jour réunis à vous dans un monde meilleur.
Dans le monde où vous êtes, tous les ressentiments terrestres doivent s'éteindre. Puissiez-vous, pour votre bonheur futur, y être désormais inaccessible ! Pardonnez donc à ceux qui ont pu avoir des torts envers vous, comme ils vous pardonnent ceux que vous pouvez avoir eus envers eux.
Nota. On peut
ajouter à cette prière, qui s'applique à tous, quelques paroles spéciales selon les circonstances particulières de famille ou de relation et la position du défunt.
S'il s'agit d'un
enfant, le Spiritisme nous apprend que ce n'est point un
Esprit de création récente, mais qu'il a déjà vécu et qu'il peut être déjà très avancé. Si sa dernière existence a été courte, c'est qu'elle n'était qu'un complément d'épreuve, ou devait être une épreuve pour les parents. (Ch. V, n° 21).
61. Autre (11). Seigneur Tout-Puissant, que votre
miséricorde s'étende sur nos
frères qui viennent de quitter la terre ! que votre lumière luise à leurs yeux ! Sortez-les des ténèbres ; ouvrez leurs yeux et leurs oreilles ! que vos bons
Esprits les entourent et leur fassent entendre des paroles de paix et d'espérance !
Seigneur, quelque indigne que nous soyons, nous osons implorer votre
miséricordieuse indulgence en faveur de celui de nos
frères qui vient d'être rappelé de l'exil ; faites que son retour soit celui de l'
enfant prodigue. Oubliez, ô mon
Dieu ! les fautes qu'il a pu commettre pour vous souvenir du bien qu'il a pu faire. Votre justice est
immuable, nous le savons, mais votre
amour est immense ; nous vous supplions d'apaiser votre justice par cette source de bonté qui découle de vous.
Que la lumière se fasse pour vous, mon
frère, qui venez de quitter la terre ! que les bons
Esprits du Seigneur descendent vers vous, vous entourent et vous aident à secouer vos chaînes terrestres ! Comprenez et voyez la grandeur de notre maître ; soumettez-vous sans murmure à sa justice, mais ne désespérez jamais de sa
miséricorde.
Frère
! qu'un sérieux retour sur votre passé vous ouvre les portes de l'avenir en vous faisant comprendre les fautes que vous laissez derrière vous, et le travail qui vous reste à faire pour les réparer ! Que
Dieu vous pardonne, et que ses bons
Esprits vous soutiennent et vous encouragent ! Vos
frères de la terre prieront pour vous et vous demandent de prier pour eux.
Pour les personnes que l'on a affectionnées
62. PRÉFACE. Qu'elle est affreuse l'idée du néant
! Qu'ils sont à plaindre ceux qui croient que la voix de l'ami qui pleure
son ami se perd dans le vide et ne trouve aucun écho pour lui répondre
! Ils n'ont jamais connu les pures et saintes affections, ceux qui pensent que
tout meurt avec le
corps ; que le génie qui a éclairé le
monde de sa vaste intelligence est un
jeu de la matière qui s'éteint
à tout jamais comme un souffle ; que de l'être le plus cher, d'un
père, d'une mère ou d'un
enfant adoré il ne reste qu'un peu
de poussière que le temps dissipe sans retour !
Comment un homme de cur peut-il rester froid à cette pensée
? Comment l'idée d'un anéantissement absolu ne le glace-t-elle pas
d'effroi et ne lui fait-elle pas au moins désirer qu'il n'en soit pas ainsi
? Si jusqu'à ce
jour sa raison n'a pas suffi pour lever ses doutes, voilà
que le Spiritisme vient dissiper toute incertitude sur l'avenir par les preuves
matérielles qu'il donne de la survivance de l'
âme et de l'existence
des êtres d'outre-tombe. Aussi partout ces preuves sont-elles accueillies
avec joie ; la confiance renaît, car l'homme sait désormais que la
vie terrestre n'est qu'un court passage qui conduit à une vie meilleure
; que ses travaux d'ici-bas ne sont pas perdus pour lui, et que les plus saintes
affections ne sont pas brisées sans espoir. (Ch. IV, n° 18 ; ch. V,
n° 21).
63. PRIÈRE. Daignez, ô mon
Dieu, accueillir favorablement
la prière que je vous adresse pour l'
Esprit de N... ; faites-lui entrevoir
vos divines clartés, et rendez-lui facile le chemin de la félicité
éternelle. Permettez que les bons
Esprits lui portent mes paroles et ma
pensée.
Toi qui m'étais cher en ce monde, entends ma voix qui t'appelle pour te
donner un nouveau gage de mon affection.
Dieu a permis que tu fusses délivré
le premier : je ne saurais m'en plaindre sans égoïsme, car ce serait
regretter pour toi les peines et les souffrances de la vie. J'attends donc avec
résignation le moment de notre réunion dans le monde plus heureux
où tu m'as précédé.
Je sais que notre séparation n'est que momentanée, et que, si longue
qu'elle puisse me paraître, sa durée s'efface devant l'éternité
de bonheur que
Dieu promet à ses élus. Que sa bonté me préserve
de rien faire qui puisse retarder cet instant désiré, et qu'il m'épargne
ainsi la douleur de ne pas te retrouve. au sortir de ma captivité terrestre.
Oh ! qu'elle est douce et consolante la certitude qu'il n'y a entre nous qu'un
voile matériel qui te dérobe à ma
vue ! que tu peux être
là, à mes côtés, me voir et m'entendre comme autrefois,
et mieux encore qu'autrefois ; que tu ne m'oublies pas plus que je ne t'oublie
moi-même ; que nos pensées ne cessent pas de se confondre, et que
la tienne me suit et me soutient toujours.
Que la paix du Seigneur soit avec toi.
Pour les âmes souffrantes qui demandent des prières
64. PRÉFACE. Pour comprendre le soulagement que la prière
peut procurer aux
Esprits souffrants, il faut se rapporter à son mode d'action
qui est expliqué ci-dessus. (Ch. XXVII, n° 9, 18 et suivants). Celui
qui est pénétré de cette vérité prie avec plus
de ferveur par la certitude de ne pas prier en vain.
65. PRIÈRE.
Dieu clément et
miséricordieux,
que votre bonté s'étende sur tous les
Esprits qui se recommandent
à nos prières, et notamment sur l'
âme de N...
Bons
Esprits, dont le bien est l'unique occupation, intercédez avec moi
pour leur soulagement. Faites luire à leurs yeux un rayon d'espérance,
et que la divine lumière les éclaire sur les imperfections qui les
éloignent du séjour des bienheureux. Ouvrez leur cur au repentir
et au désir de s'épurer pour hâter leur avancement. Faites-leur
comprendre que, par leurs efforts, ils peuvent abréger le temps de leurs
épreuves.
Que
Dieu, dans sa bonté, leur donne la
force de persévérer
dans leurs bonnes résolutions !
Puissent ces paroles bienveillantes
adoucir leurs peines, en leur montrant qu'il
est sur la terre des êtres qui savent y compatir et qui désirent
leur bonheur.
66. Autre. Nous vous
prions, Seigneur, de répandre
sur tous ceux qui souffrent, soit dans l'espace comme
Esprits errants, soit parmi
nous comme
Esprits incarnés, les grâces de votre
amour et de votre
miséricorde. Prenez en piété nos faiblesses. Vous nous avez
faits faillibles, mais vous nous avez donné la
force de résister
au mal et de le vaincre. Que votre
miséricorde s'étende sur tous
ceux qui n'ont pu résister à leurs mauvais penchants, et sont encore
entraînés dans une mauvaise voie. Que vos bons
Esprits les entourent
; que votre lumière luise à leurs yeux, et qu'attirés par
sa
chaleur vivifiante, ils viennent se prosterner à vos pieds, humbles,
repentants et soumis.
Nous vous
prions également, Père de
miséricorde, pour ceux
de nos
frères qui n'ont pas eu la
force de supporter leurs épreuves
terrestres. Vous nous donnez un fardeau à porter, Seigneur, et nous ne
devons le
déposer qu'à vos pieds ; mais notre faiblesse est grande,
et le courage nous manque quelquefois en route. Ayez pitié de ces serviteurs
indolents qui ont abandonné l'uvre avant l'heure ; que votre justice
les épargne et permette à vos bons
Esprits de leur apporter le soulagement,
les consolations et l'espoir de l'avenir. La
vue du pardon est fortifiante pour
l'
âme ; montrez-le, Seigneur, aux coupables qui désespèrent,
et soutenus par cette espérance, ils puiseront des
forces dans la grandeur
même de leurs fautes et de leurs souffrances, pour racheter leur passé
et se préparer à conquérir l'avenir.
Pour un ennemi mort
67. PRÉFACE. La
charité envers nos
ennemis doit les suivre
au-delà de la tombe. Il faut songer que le mal qu'ils nous ont fait a été
pour nous une épreuve qui a pu être utile à notre avancement,
si nous avons su en profiter. Elle a pu nous être encore plus profitable
que les afflictions purement matérielles, en ce que, au courage et à
la résignation, elle nous a permis d'y
joindre la
charité et l'oubli
des offenses. (Ch. X, n° 6 ; ch. XII, n° 5, 6).
68. PRIÈRE. Seigneur, il vous a plu
de rappeler avant moi l'
âme de N... Je lui pardonne le mal qu'il m'a fait
et ses mauvaises intentions à mon égard ; puisse-t-il en avoir du
regret, maintenant qu'il n'a plus les illusions de ce monde.
Que votre
miséricorde, mon
Dieu, s'étende sur lui, et éloignez
de moi la pensée de me réjouir de sa mort. Si j'ai eu des torts
envers lui, qu'il me les pardonne, comme j'oublie ceux qu'il a eus envers moi.
Pour un criminel
69. PRÉFACE. Si l'efficacité des prières était
proportionnée à leur longueur, les plus longues devraient être
réservées pour les plus coupables, parce qu'ils en ont plus besoin
que ceux qui ont saintement vécu. Les refuser aux criminels, c'est manquer
de
charité et méconnaître la
miséricorde de
Dieu ;
les croire inutiles, parce qu'un homme aura commis telle ou telle faute, c'est
préjuger la justice du Très-Haut. (Ch. XI, n° 14.)
70. PRIÈRE. Seigneur,
Dieu de
miséricorde, ne repoussez
pas ce criminel qui vient de quitter la terre ; la justice des hommes a pu le
frapper, mais elle ne l'affranchit pas de votre justice, si son cur n'a
pas été touché par le remords.
Levez le bandeau qui lui cache la gravité de ses fautes ; puisse son repentir
trouver grâce devant vous et alléger les souffrances de son
âme
! Puissent aussi nos prières et l'intercession des bons
Esprits lui porter
l'espérance et la consolation ; lui
inspirer le désir de réparer
ses mauvaises actions dans une nouvelle existence, et lui donner la
force de ne
pas succomber dans les nouvelles luttes qu'il entreprendra !
Seigneur, ayez pitié de lui !
Pour un suicidé
71. PRÉFACE. L'homme n'a jamais le droit de disposer de sa propre vie,
car à
Dieu seul appartient de le tirer de la captivité terrestre
quand il le
juge à propos. Toutefois la justice divine peut
adoucir ses
rigueurs en faveur des circonstances, mais elle réserve toute sa sévérité
pour celui qui a voulu se soustraire aux épreuves de la vie. Le suicidé
est comme le prisonnier qui s'évade de sa prison avant l'expiration de
sa peine, et qui, lorsqu'il est repris, est tenu plus sévèrement.
Ainsi en est-il du suicidé, qui croit échapper aux misères
présentes et se plonge dans des malheurs plus grands. (Ch. V, n° 14
et suiv.)
72. PRIÈRE. Nous savons, ô mon
Dieu, le sort réservé
à ceux qui violent vos lois en abrégeant volontairement leurs
jours
; mais nous savons aussi que votre
miséricorde est infinie : daignez l'étendre
sur l'
âme de N... Puissent nos prières et votre
commisération
adoucir l'amertume des souffrances qu'il endure pour n'avoir pas eu le courage
d'attendre la fin de ses épreuves !
Bons
Esprits, dont la mission est d'assister les malheureux, prenez-le sous votre
protection ; inspirez-lui le regret de sa faute, et que votre assistance lui donne
la
force de supporter avec plus de résignation les nouvelles épreuves
qu'il aura à subir pour la réparer. Ecartez de lui les mauvais
Esprits
qui pourraient de nouveau le porter au mal, et prolonger ses souffrances en lui
faisant perdre le
fruit de ses futures épreuves.
Vous, dont le malheur fait l'objet de nos prières, puisse notre
commisération
en
adoucir l'amertume, et faire naître en vous l'espérance d'un avenir
meilleur ! Cet avenir est entre vos mains ; confiez-vous en la bonté de
Dieu, dont le sein est ouvert à tous les repentirs, et ne reste
fermé
qu'aux curs endurcis.
Pour les Esprits repentants
73. PRÉFACE. Il serait injuste de ranger dans la catégorie
des mauvais
Esprits les
Esprits souffrants et repentants qui demandent des prières
; ceux-là ont pu être mauvais, mais ils ne le sont plus du moment
qu'ils reconnaissent leurs fautes et les regrettent : ils ne sont que malheureux
; quelques-uns même commencent à jouir d'un bonheur relatif.
74. PRIÈRE.
Dieu de
miséricorde, qui acceptez le repentir
sincère du pécheur, incarné ou désincarné,
voici un
Esprit qui s'était complu au mal, mais qui reconnaît ses
torts et entre dans la bonne voie ; daignez, ô mon
Dieu, le recevoir comme
un entant prodigue et lui pardonner.
Bons
Esprits dont il a méconnu la voix, il veut vous écouter désormais
; permettez-lui d'entrevoir la félicité des élus du Seigneur,
afin qu'il persiste dans le désir de se purifier pour y atteindre ; soutenez-le
dans ses bonnes résolutions, et donnez-lui la
force de résister
à ses mauvais instincts.
Esprit de N..., nous vous félicitons de votre changement et nous remercions
les bons
Esprits qui vous ont aidé !
Si vous vous complaisiez autrefois à faire le mal, c'est que vous ne compreniez
pas combien est douce la jouissance de faire le bien ; vous vous sentiez aussi
trop bas pour espérer y atteindre. Mais dès l'instant où
vous avez mis le pied dans la bonne route, une lumière nouvelle s'est faite
pour vous ; vous avez commencé à goûter d'un bonheur inconnu,
et l'espérance est entrée dans votre cur. C'est que
Dieu écoute
toujours la prière du pécheur repentant ; il ne repousse aucun de
ceux qui viennent à lui.
Pour rentrer complètement en grâce auprès de lui, appliquez-vous
désormais, non seulement à ne plus faire de mal, mais à faire
le bien, et surtout à réparer le mal que vous avez fait ; alors
vous aurez satisfait à la justice de
Dieu ; chaque bonne action effacera
une de vos fautes passées.
La premier pas est fait ; maintenant, plus vous avancerez plus le chemin vous
semblera facile et agréable. Persévérez donc, et un
jour
vous aurez la gloire de compter parmi les bons
Esprits et les
Esprits bienheureux.
Pour les Esprits endurcis
75. PRÉFACE. Les mauvais
Esprits sont ceux que le repentir n'a point
encore touchés ; qui se plaisent au mal et n'en conçoivent aucun
regret ; qui sont insensibles aux reproches, repoussent la prière et souvent
blasphèment le nom de
Dieu. Ce sont ces
âmes endurcies qui, après
la mort, se vengent sur les hommes des souffrances qu'elles endurent, et poursuivent
de leur haine ceux à qui ils en ont voulu pendant leur vie, soit par l'obsession,
soit par une funeste
influence quelconque. (Ch. X, n° 6 ; ch. XII, n°
5, 6.)
Parmi les
Esprits pervers, il y a deux catégories bien distinctes : ceux
qui sont franchement mauvais et ceux qui sont hypocrites. Les premiers sont infiniment
plus faciles à ramener au bien que les seconds ; ce sont le plus souvent
des natures brutes et grossières, comme on en voit parmi les hommes, qui
font le mal plus par instinct que par calcul, et ne cherchent pas à se
faire passer pour meilleurs qu'ils ne sont ; mais il y a en eux un
germe latent
qu'il faut faire éclore, et l'on y parvient presque toujours avec la persévérance,
la fermeté jointe à la bienveillance, par les conseils, les raisonnements
et la prière. Dans la médiumnité, la difficulté qu'ils
ont à écrire le nom de
Dieu est l'indice d'une crainte instinctive,
d'une voix intime de la conscience qui leur dit qu'ils en sont indignes ; celui
qui en est là est sur le seuil de la conversion, et l'on peut tout espérer
de lui : il suffit de trouver le point vulnérable du cur.
Les
Esprits hypocrites sont presque toujours très intelligents, mais ils
n'ont au cur aucune fibre sensible ; rien ne les touche ; ils simulent tous
les bons sentiments pour capter la confiance, et sont heureux quand ils trouvent
des dupes qui les acceptent comme de saints
Esprits et qu'ils peuvent gouverner
à leur gré. Le nom de
Dieu, loin de leur
inspirer la moindre crainte,
leur sert de masque pour couvrir leurs turpitudes. Dans le monde invisible, comme
dans le monde visible, les hypocrites sont les êtres les plus dangereux,
parce qu'ils agissent dans l'ombre, et qu'on ne s'en méfie pas. Ils n'ont
que les apparences de la foi, mais point de foi sincère.
76. PRIÈRE. Seigneur, daignez jeter un regard de bonté
sur les
Esprits imparfaits qui sont encore dans les ténèbres de
l'
ignorance et vous méconnaissent, et notamment sur celui de N....
Bons
Esprits, aidez-nous à lui faire comprendre qu'en induisant les hommes
au mal, en les obsédant et en les tourmentant, il prolonge ses propres
souffrances ; faites que l'exemple du bonheur dont vous jouissez soit un encouragement
pour lui.
Esprit qui vous complaisez encore au mal, vous venez d'entendre la prière
que nous faisons pour vous ; elle doit vous prouver que nous désirons vous
faire du bien, quoique vous fassiez du mal.
Vous êtes malheureux, car il est impossible d'être heureux en faisant
le mal ; pourquoi donc rester dans la peine quand il dépend de vous d'en
sortir ? Regardez les bons
Esprits qui vous entourent ; voyez combien ils sont
heureux, et s'il ne serait pas plus agréable pour vous de jouir du même
bonheur ?
Vous direz que cela vous est impossible ; mais rien n'est impossible à
celui qui veut, car
Dieu vous a donné, comme à toutes ses créatures,
la
liberté de choisir entre le bien et le mal, c'est-à-dire entre
le bonheur et le malheur, et nul n'est condamné à faire le mal.
Si vous avez la volonté de le faire, vous pouvez avoir celle de faire le
bien et d'être heureux.
Tournez vos regards vers
Dieu ; élevez-vous un seul
instant vers lui par la pensée, et un rayon de sa divine lumière
viendra vous éclairer. Dites avec nous ces simples paroles :
Mon Dieu,
je me repens, pardonnez-moi. Essayez du repentir et de faire le bien au lieu
de faire le mal, et vous verrez qu'aussitôt sa
miséricorde s'étendra
sur vous, et qu'un bien-être inconnu viendra remplacer les angoisses que
vous endurez.
Une fois que vous aurez fait un pas dans la bonne route, le reste du chemin vous
semblera facile. Vous comprendrez alors combien de temps vous avez perdu par votre
faute pour votre félicité ; mais un avenir radieux et plein d'espérance
s'ouvrira devant vous et vous fera oublier votre misérable passé,
plein de trouble et de tortures morales qui seraient pour vous l'enfer si elles
devaient durer éternellement. Un
jour viendra que ces tortures seront telles
qu'à tout prix vous voudrez les faire cesser ; mais plus vous attendrez,
plus cela vous sera difficile.
Ne croyez pas que vous resterez toujours dans l'état où vous êtes
; non, cela est impossible ; vous avez devant vous deux perspectives : l'une de
souffrir beaucoup plus que vous ne le faites maintenant, l'autre d'être
heureux comme les bons
Esprits qui sont autour de vous : la première est
inévitable si vous persistez dans votre obstination ; un simple effort
de votre volonté suffit pour vous tirer du mauvais pas où vous êtes.
Hâtez-vous donc, car chaque
jour de retard est un
jour perdu pour votre
bonheur.
Bons
Esprits, faites que ces paroles trouvent accès dans cette
âme
encore arriérée, afin qu'elles l'aident à se rapprocher de
Dieu. Nous vous en
prions au nom de Jésus-Christ, qui eut un si grand pouvoir
sur les mauvais
Esprits.
V. POUR LES MALADES ET LES OBSÉDÉS
Pour les malades
77. PRÉFACE. Les maladies font partie des épreuves et des
vicissitudes de la vie terrestre ; elles sont inhérentes à la grossièreté
de notre nature matérielle et à l'infériorité du monde
que nous habitons. Les passions et les excès de tous genres sèment
en nous des
germes malsains souvent héréditaires. Dans les mondes
plus avancés physiquement ou moralement, l'organisme humain, plus épuré
et moins matériel, n'est pas sujet aux mêmes infirmités, et
le
corps n'est pas miné sourdement par le ravage des passions (ch. III,
n° 9). Il faut donc se résigner à subir les conséquences
du milieu où nous place notre infériorité, jusqu'à
ce nous ayons mérité d'en changer. Cela ne doit pas nous empêcher,
en attendant, de faire ce qui dépend de nous pour améliorer notre
position actuelle ; mais si, malgré nos efforts, nous n'y pouvons parvenir,
le Spiritisme nous apprend à supporter avec résignation nos maux
passagers.
Si
Dieu n'avait pas voulu que les souffrances corporelles fussent dissipées
ou
adoucies dans certains cas, il n'aurait pas mis des moyens curatifs à
notre
disposition. Sa prévoyante sollicitude à cet égard,
d'accord en cela avec l'instinct de conservation, indique qu'il est de notre devoir
de les rechercher et de les appliquer.
A côté de la médication ordinaire, élaborée
par la science, le
magnétisme nous a fait connaître la puissance
de l'action fluidique ; puis le Spiritisme est venu nous révéler
une autre
force dans la
médiumnité guérissante et
l'
influence de la prière. (Voir ci-après la notice sur la médiumnité
guérissante.)
78. PRIÈRE. (Par le malade.) - Seigneur, vous êtes toute justice
; la maladie qu'il vous a plu de m'envoyer, j'ai dû la mériter, parce
que vous n'affligez jamais sans cause. Je m'en remets, pour ma guérison,
à votre infinie
miséricorde ; s'il vous plaît de me rendre
la santé, que votre saint nom soit béni ; si, au contraire, je dois
encore souffrir, qu'il soit béni de même ; je me soumets sans murmurer
à vos divins décrets, car tout ce que vous faites ne peut avoir
pour but que le bien de vos créatures.
Faites, ô mon
Dieu, que cette maladie soit pour moi
un avertissement salutaire, et me fasse faire un retour sur moi-même ; je
l'accepte comme une
expiation du passé, et comme une épreuve pour
ma foi et ma soumission à votre sainte volonté. (Voyez la prière
n° 40.)
79. PRIÈRE. (Pour le malade.) Mon
Dieu, vos
vues sont impénétrables,
et dans votre sagesse vous avez cru devoir affliger N... par la maladie. Jetez,
je vous en supplie, un regard de
compassion sur ses souffrances, et daignez y
mettre un terme.
Bons
Esprits, ministres du Tout-Puissant, secondez, je vous prie, mon désir
de le soulager ; dirigez ma pensée afin qu'elle aille verser un baume salutaire
sur son
corps et la consolation dans son
âme.
Inspirez-lui la patience et la soumission à la volonté de
Dieu ;
donnez-lui la
force de supporter ses douleurs avec une résignation chrétienne,
afin qu'il ne perde pas le
fruit de cette épreuve. (Voez la prière
n° 57.)
80. PRIÈRE. (Par le médium guérisseur.) - Mon
Dieu,
si vous daignez vous servir de moi, tout indigne que je suis, je puis guérir
cette souffrance, si telle est votre volonté, parce que j'ai foi en vous
; mais sans vous je ne puis rien. Permettez à de bons
Esprits de me pénétrer
de leur fluide salutaire, afin que je le transmette à ce malade, et détournez
de moi toute pensée d'orgueil et d'égoïsme qui pourrait en
altérer la pureté.
Pour les obsédés
81. PRÉFACE. L'obsession est l'action persistante qu'un mauvais
Esprit exerce sur un individu. Elle présente des caractères très
différents, depuis la simple
influence morale, sans signes extérieurs
sensibles, jusqu'au trouble complet de l'organisme et des facultés mentales.
Elle oblitère toutes les facultés médianimiques ; dans la
médiumnité par l'écriture elle se traduit par l'obstination
d'un
Esprit à se manifester à l'exclusion de tous autres.
Les mauvais
Esprits pullulent autour de la terre, par suite de l'infériorité
morale de ses habitants. Leur action malfaisante fait partie des fléaux
auxquels l'humanité est en butte ici-bas. L'obsession, comme les maladies,
et toutes les tribulations de la vie, doit donc être considérée
comme une épreuve ou une
expiation, et acceptée comme telle.
De même que les maladies sont le résultat des imperfections physiques
qui rendent le
corps accessible aux
influences pernicieuses extérieures,
l'obsession est toujours celui d'une imperfection morale qui donne prise à
un mauvais
Esprit. A une cause physique on oppose une
force physique ; à
une cause morale il faut opposer une
force morale. Pour préserver des maladies,
on fortifie le
corps ; pour garantir de l'obsession, il faut fortifier l'
âme
; de là, pour l'obsédé, la nécessité de travailler
à sa propre amélioration, ce qui suffit le plus souvent pour le
débarrasser de l'obsesseur, sans le secours de personnes étrangères.
Ce secours devient nécessaire quand l'obsession dégénère
en subjugation et en possession, car alors le patient perd parfois sa volonté
et son
libre arbitre.
L'obsession est presque toujours le fait d'une vengeance exercée par un
Esprit, et qui le plus souvent a sa source dans les rapports que l'obsédé
a eus avec lui dans une précédente existence. (Voy. chap. X, n°
6 ; ch. XII, n° 5, 6).
Dans les cas d'obsession grave, l'obsédé est
comme enveloppé et imprégné d'un fluide pernicieux qui neutralise
l'action des fluides salutaires et les repousse. C'est de ce fluide dont il faut
le débarrasser ; or un mauvais fluide ne peut être repoussé
par un mauvais fluide. Par une action identique à celle du médium
guérisseur dans les cas de maladie, il faut expulser le fluide mauvais
à l'aide d'un fluide meilleur qui produit en quelque sorte l'effet d'un
réactif. Ceci est l'action mécanique, mais qui ne suffit pas ; il
faut aussi et surtout
agir sur l'être intelligent auquel il faut
avoir le droit de parler avec autorité, et cette autorité n'est
donnée qu'à la supériorité morale. plus celle-ci est
grande, plus l'autorité est grande.
Ce n'est pas tout encore ; pour assurer la délivrance, il faut amener l'
Esprit
pervers à renoncer à ses mauvais desseins ; il faut faire naître
en lui le repentir et le désir du bien, à l'aide d'instructions
habilement dirigées, dans des évocations particulières faites
en
vue de son éducation morale ; alors on peut avoir la double satisfaction
de délivrer un incarné et de convertir un
Esprit imparfait.
La tâche est rendue plus facile quand l'obsédé, comprenant sa situation, apporte son concours de volonté et de prière ; il
n'en est pas ainsi quand celui-ci, séduit par l'
Esprit trompeur, se fait illusion sur les qualités de celui qui le domine, et se complaît dans l'erreur où ce dernier le plonge ; car alors, loin de seconder, il repousse toute assistance. C'est le cas de la fascination toujours infiniment plus rebelle que la subjugation la plus violente. (
Livre des médiums, ch. XXIII.)
Dans tous les cas d'obsession, la prière est le plus puissant auxiliaire pour agir contre l'
Esprit obsesseur.
82. PRIÈRE. (Par l'obsédé.) Mon
Dieu, permettez aux bons
Esprits de me délivrer de l'
Esprit malfaisant qui s'est attaché à moi. Si c'est une vengeance qu'il exerce pour des torts que j'aurais
eus jadis envers lui, vous le permettez, mon
Dieu, pour ma punition, et je subis
la conséquence de ma faute. Puisse mon repentir me mériter votre
pardon et ma délivrance ! Mais, quel que soit son motif, j'appelle sur
lui votre
miséricorde ; daignez lui faciliter la route du progrès
qui le détournera de la pensée de faire le mal. Puissé-je,
de mon côté, en lui rendant le bien pour le mal, l'amener à
de meilleurs sentiments.
Mais je sais aussi, ô mon
Dieu, que ce sont mes imperfections qui me rendent
accessible aux
influences des
Esprits imparfaits. Donnez-moi la lumière
nécessaire pour les reconnaître ; combattez surtout en moi l'orgueil
qui m'aveugle sur mes défauts.
Quelle ne doit pas être mon indignité, puisqu'un être malfaisant peut me maîtriser !
Faites, ô mon
Dieu, que cet échec porté à ma vanité me serve de leçon à l'avenir ; qu'il me fortifie dans la résolution que je prends de m'épurer par la pratique du bien, de la
charité et de l'humilité, afin d'opposer désormais une barrière aux mauvaises
influences.
Seigneur, donnez-moi la
force de supporter cette épreuve avec patience et résignation ; je comprends que, comme toutes les autres épreuves, elle doit aider à mon avancement si je n'en perds pas le
fruit par mes murmures, puisqu'elle me fournit une occasion de montrer ma soumission, et d'exercer ma
charité envers un
frère malheureux, en lui pardonnant le mal
qu'il me fait. (Ch. XII, n° 5, 6 ; ch. XXVIII, n°15 et suiv., 46, 47.)
83. PRIÈRE. (Pour l'obsédé.) -
Dieu Tout-Puissant, daignez me donner le pouvoir de délivrer N... de l'
Esprit qui l'obsède ; s'il entre dans vos desseins de mettre un terme à cette épreuve, accordez-moi la grâce de parler à cet
Esprit avec autorité.
Bons
Esprits qui m'assistez, et vous, son
ange gardien, prêtez-moi votre concours ; aidez-moi à le débarrasser du fluide impur dont il est enveloppé.
Au nom de
Dieu Tout-Puissant, j'adjure l'
Esprit malfaisant qui le tourmente de se retirer.
84. PRIÈRE. (Pour l'Esprit obsesseur.)
Dieu infiniment bon, j'implore votre
miséricorde pour l'
Esprit qui obsède N..., faites-lui entrevoir les divines clartés, afin qu'il voie la fausse route où il s'est engagé. Bons
Esprits, aidez-moi à lui faire comprendre qu'il a tout à perdre en faisant le mal, et tout à gagner en faisant le bien.
Esprit qui vous plaisez à tourmenter N..., écoutez-moi, car je vous parle au nom de
Dieu.
Si vous voulez réfléchir, vous comprendrez que le mal ne peut l'emporter sur le bien, et que vous ne pouvez être plus fort que
Dieu et les bons
Esprits.
Ils auraient pu préserver N... de toute atteinte de votre part ; s'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'il (ou elle) avait une épreuve à subir. Mais quand cette épreuve sera finie, ils vous enlèveront toute action sur lui ; le mal que vous lui avez fait, au lieu de lui nuire, aura servi à
son avancement, et il n'en sera que plus heureux ; ainsi votre méchanceté
aura été une pure perte pour vous, et tournera contre vous.
Dieu, qui est tout-puissant, et les
Esprits supérieurs ses délégués,
qui sont plus puissants que vous, pourront donc mettre un terme à cette
obsession quand ils le voudront, et votre ténacité se brisera devant
cette suprême autorité. Mais, par cela même que
Dieu est bon,
il veut bien vous laisser le mérite de cesser de votre propre volonté.
C'est un répit qui vous est accordé ; si vous n'en profitez pas,
vous en subirez les déplorables conséquences ; de grands châtiments
et de cruelles souffrances vous attendent ; vous serez forcé d'implorer
leur pitié et les prières de votre victime, qui déjà
vous pardonne et prie pour vous, ce qui est un grand mérite aux yeux de
Dieu, et hâtera sa délivrance.
Réfléchissez donc pendant qu'il en est temps encore, car la justice de
Dieu s'appesantira sur vous comme sur tous les
Esprits rebelles. Songez que le mal que vous faites en ce moment aura forcément un terme, tandis que, si vous persistez dans votre endurcissement, vos souffrances iront sans cesse en augmentant.
Quand vous étiez sur la terre, n'auriez-vous pas trouvé stupide de sacrifier un grand bien pour une petite satisfaction d'un moment ? Il en est de même maintenant que vous êtes
Esprit. Que gagnez-vous à
ce que vous faites ? Le triste plaisir de tourmenter quelqu'un, ce qui ne vous
empêche pas d'être malheureux, quoi que vous puissiez dire, et vous rendra plus malheureux encore.
A côté de cela, voyez ce que vous perdez ; regardez les bons
Esprits qui vous entourent, et voyez si leur sort n'est pas préférable au vôtre ? Le bonheur dont ils jouissent sera votre partage quand vous le voudrez.
Que faut-il pour cela ? Implorer
Dieu, et faire le bien au lieu de faire le mal. Je sais que vous ne pouvez pas vous transformer tout d'un coup ; mais
Dieu ne demande pas l'impossible ; ce qu'il veut, c'est de la bonne volonté. Essayez donc, et nous vous aiderons. Faites que bientôt nous puissions dire pour vous la prière pour les
Esprits repentants (n° 73), et ne plus vous ranger parmi les mauvais
Esprits, en attendant que vous puissiez compter parmi les bons.
(Voir aussi, ci-dessus, n° 75, la prière pour les
Esprits endurcis.)
Remarque. La cure des obsessions graves requiert beaucoup
de patience, de persévérance et de dévouement ; elle exige
aussi du tact et de l'habileté pour amener au bien des
Esprits souvent
très pervers, endurcis et astucieux, car il en est de rebelles au dernier
degré ; dans la plupart des cas, il faut se guider selon les circonstances
; mais, quel que soit le caractère de l'
Esprit, il est un fait certain,
c'est qu'on n'obtient rien par la contrainte ou la menace ; toute l'
influence
est dans l'ascendant moral. Une autre vérité, également constatée par l'expérience aussi bien que par la logique,
c'est la complète inefficacité des exorcismes, formules, paroles sacramentelles, amulettes, talismans, pratiques extérieures ou signes matériels quelconques.
L'obsession longtemps prolongée peut occasionner des désordres pathologiques, et requiert parfois un traitement simultané ou consécutif soit magnétique, soit médical, pour rétablir l'organisme. La cause étant détruite, il reste à combattre les effets. (V. Livre des médiums, ch. XXIII ; de l'obsession. Revue spirite,
février et mars 1864 ; avril 1865 : exemples de cures d'obsessions.)
FIN
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(11) Cette prière a été dictée à un médium de
Bordeaux au moment où passait devant ses fenêtres le convoi d'un inconnu.